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Eglise Saint-Médard de Brunoy

Chaire axe vertical

En entrant dans cet édifice on est surpris par l’éclat et l’importance de la décoration de la nef, du chœur et du sanctuaire.
Cet exceptionnel ensemble, d’époque XVIIIe siècle, a été commandé par Jean Paris de Monmartel (1690-1766), seigneur de Brunoy, financier important sous le Régent et sous Louis XV, puis par son fils Armand de Monmartel (1748-1781), marquis de Brunoy. Les aménagements qu’ils firent réaliser dans l’église, pendant une  période allant des années 1740 à 1774, livrent une décoration vraisemblablement unique en France. Quant à l’éclat actuel de la décoration, il est le résultat d’une restauration conséquente débutée en juillet 1999 et terminée en juin 2005.

Cette dernière grande phase de travaux s’inscrit à la suite de celles qui ont marqué la longue histoire de l’église Saint-Médard.

Au XIIe et XIIIe siècles, le sanctuaire, le chœur et les chapelles des collatéraux nord et sud ont été édifiés sur l’emplacement d’une construction antérieure. Si les fenêtres du sanctuaire et les contreforts du chevet sont de style roman, les voûtes du sanctuaire, du chœur et des chapelles collatérales, les colonnettes et leurs chapiteaux, ainsi que les deux baies géminées du chœur côté sud sont, quant à elles, de style gothique.

L’édifice a été agrandi au cours du XVIe siècle, en ajoutant au chœur  la nef dont la voûte en berceau renversé repose sur les murs où sont incluses quatre fenêtres hautes.  De cette époque date également le clocher qui, dans la salle basse, présente aux quatre angles des colonnes à chapiteau corinthien.

Mais c’est au XVIIIè siècle que l’église, située au cœur du village de Brunoy comptant  environ 750 habitants, a connu des aménagements très importants offerts par la famille de  Monmartel qui disposait d’une fortune considérable. Dans le sanctuaire : retable, appliques, consoles, dallage ; dans le chœur : guirlandes de fleurs et de fruits, dallage ; dans la nef : chaire, banc d’œuvre, sept des neuf tableaux, tribune de l’orgue soutenue par des colonnes à chapiteau ionique ; dans le collatéral sud : porte du confessionnal ; dans les intrados (espace séparant la nef des collatéraux), panneaux en bois de la partie basse évoquant des versets des Litanies de la Vierge, ceux de la partie haute présentant des objets du culte, des attributs ecclésiastiques, et les outils de la Passion du Christ.

Puis, au XIXè siècle, d’autres aménagements conséquents sont réalisés.  En 1858, la façade de l’église est reconstruite et les deux escaliers latéraux sont créés. Cette façade est ornée d’une rose dont le vitrail central et celui de chacun des huit pétales représentent un ange jouant d’un instrument de musique du Moyen-Age. Elle est l’œuvre du maître-verrier Émile Hirsch, ainsi d’ailleurs que l’ensemble des vitraux de l’église. En cette fin du XIXème siècle, ont également été installés le maître-autel et les deux autels latéraux ainsi que des peintures sur plaques de métal repré¬sentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, sous la tribune de l’orgue, remarquables par l’intensité des couleurs.

Enfin signalons au cours du XXè siècle : en 1927, l’installation d’une nouvelle cloche et en 1945, l’apport d’un Christ en ivoire, sculpté par Maes, sur le tabernacle du Maître-autel. C’est en 1948, que Henri-Justin Marret réalise  la peinture « Le couronnement de la Vierge » sur le mur surplombant l’autel de Notre-Dame des Victoires.

Malgré la diversité et l’étendue dans le temps de ses apports, l’église Saint Médard de Brunoy  se caractérise par une forte homogénéité de sa décoration intérieure, profondément marquée par le XVIIIème siècle. Elle constitue un monument particulièrement original et incontournable d’Ile de France.

Jean-françois BERTINA, Société d’Art, Histoire et Archéologie de la Vallée de l’Yerres
bertinajf@yahoo.fr